Mollesses: Défaillances et Assouplissement du Masculin (15e – 17e siècles)

DFG MA 6558/1-1
PROJEKTBESCHREIBUNG / DESCRIPTIF DU PROJET

Die Konzepte der mollesse und des amollissement durchdringen Kultur und Literatur der Renaissance. Im 16. Jahrhundert tritt mit der Figur des Kurtisanen 'molle e femminile' (B. Castiglione, Il Cortigiano, 1528) ein neuer Ausdruck von Männlichkeit zutage. Jedwede Abweichung von als männlich apostrophierten Qualitäten laufen Gefahr in eine Form der mollesse zu entgleiten. Das Projekt möchte nun in literaturwissenschaftlicher Perspektive zum ersten Mal die Frage nach den Diskursen über die mollessein der Renaissance stellen, sowie ihre ideologischen Aspekte und ihren metaphorischen Gebrauch betrachten. Als Ausgangshypothese wird angenommen, dass das Konzept der mollessein unterschiedlichen Kontexten mobilisiert wird, um die wankende Unentschlossenheit einer Männlichkeit zu illustrieren, welche im Begriff ist ihre Machtposition und Privilegien zu verlieren. Der Begriff der ratage ist hilfreich um die Ausbildung eines Diskurses des Scheiterns (kriegerich, sexuell, rhetorisch), sowie die Reaktionen die mit derartigen Niederlagen einhergehen, zu verstehen. Es wird ebenfalls darum gehen, die Unterschiede zwischen einem passiven Zustand der mollesse, welche lesbar und sichtbar sein muss um ausgestoßen und marginalisiert zu werden, und dem aktiven Prozess des amollissement, welcher als positiv bewertet wird, da jede Form der Verweichlichung das Männliche um die positiven Attribute des Weiblichen bereichern kann (es drängt sich daher eine Untersuchung der weiblichen mollesse auf, bzw. die einer Verweichlichung der Materie.) zu untersuchen. Die Originalität des Vorhabens besteht darin die Abweichungen von den jeweils vorherrschenden Männlichkeitsmodellen zu untersuchen. Um sich einem solch transversalen Konzept zu nähern, welches bislang in der Forschung noch nicht bearbeitet wurde, bedarf es einer Aufarbeitung von Texten aus der französischen Renaissance in dreifacher Perspektive, nämlich der der Kulturgeschichte (z.B. die Sünde der mollesse in der Moraltheologie, der Prozess der Impotenz im Recht, die Embryologie in der Medizin), der historischen Rhetorik und Sprachgeschichte (der weiche Stil, das amollissement der französischen Sprache, Poetik der mollesse), und der Gender Studies (Effemination, Verwirrung der Geschlechter, der Begriff des Misserfolgs).

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Les concepts de mollesse et d’amollissement traversent l’ensemble de la culture et de la littérature de la Renaissance. Au 16e siècle, une nouvelle expression du masculin émerge avec la figure du courtisan « molle e femminile » (B. Castiglione, Il Cortigiano, 1528), à savoir ces courtisans qui se frisent les cheveux, s’épilent et se fardent comme les femmes. Tout écart par rapport à des qualités définies comme viriles risque ainsi d’aboutir à une forme de mollesse ; à cette notion sont dès lors rattachés les néologismes renaissants « effémination » et « efféminement ». Ce projet se présente comme une étude littéraire qui interrogera, pour la première fois, les discours sur la mollesse à la Renaissance ainsi que leurs enjeux idéologiques et leurs usages métaphoriques. L’un des objectifs sera d’analyser l’interdiscursivité du mou : comment et pourquoi mobilise-t-on la mollesse pour parler d’éloquence, de littérature, de médecine, de justice et de politique ? Et comment, dans les jugements formulés, le genre s’avère-t-il être un puissant outil catégoriel et un élément constituant l’axiologie même des descriptions ? Nous émettons l’hypothèse que les multiples usages du concept de mollesse sont mobilisés pour illustrer les flottements d’une masculinité qui a perdu ou qui est en train de perdre son pouvoir et ses privilèges. La notion de « ratage » peut aider à comprendre les mises en discours de l’échec (guerrier, sexuel, rhétorique) et les réactions qu’il entraîne. Il s’agira également d’examiner la différence entre l’état passif de mollesse, qui doit être lisible et visible pour mieux être expulsé ou marginalisé, et le processus actif d’amollissement, qui est valorisant puisque tout assouplissement peut enrichir le masculin avec les qualités positives attribuées au féminin (s’impose dès lors une étude de la mollesse « féminine » ou de l’assouplissement de la matière).
Ce projet s’inscrit dans les « masculinities studies », qui proposent une approche critique des formes sociales et culturelles du masculin. L’originalité du projet consiste à interroger les écarts par rapport aux modèles dominants du masculin. Pour aborder un concept aussi transversal, qui jusqu’à présent n’a pas fait l’objet d’études, les textes littéraires de la Renaissance française seront relus selon trois perspectives différentes, rarement rapprochées l’une de l’autre dans les études littéraires : l’histoire culturelle (les discours sur la
mollesse et leurs mises en récit dans des domaines variés tels que la théologie, le droit, la médecine, l’histoire), la rhétorique historique et l’histoire de la langue (les champs métaphoriques et les allusions « poétiques » relatives à la mollesse stylistique ; l’amollissement de la langue française) et les études de Genre (figurations littéraires de la mollesse et de l’amollissement ainsi que des fluctuations du masculin, p. ex. les efféminés, les eunuques ou les mignons).